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Un petit tour sur l'Île d'Oléron

Par Semeac

En tenant compte des impératifs d'emploi du temps des uns et des autres, nous voilà déjà en Novembre. Mais cette année, le froid prend son temps pour s'installer, la température est encore relativement clémente ; seulement, la météo annonce un temps perturbé pour ce week-end et c'est justement ce week-end que nous avons programmé une rencontre sur l'île d'Oléron. Vendredi, dès la sortie du boulot, nous enfilons les tenues de pluie en prévision de celle-ci qui va nous guetter tout au long du chemin. Pour rallier l'île, de Tarbes, nous avons décidé d'une route un peu buissonnière en passant par le bac qui relie Le Verdon sur mer à Royan en bout de l'estuaire de la Gironde. En partant le vendredi soir, nous avons prévu une halte pour la nuit à Arès, sur le bassin d'Arcachon.

 

Périple de 893 kms Aller-Retour.

Au sortir de Tarbes, sur le coup de 19h, déjà la pénombre nous enveloppe. Les phares d'une Pan sont des phares à côté des loupiotes d'une PC ; c'est en partie à cause de cela que mon choix de la monture s'est porté sur la Pan; de plus, combiné à un temps humide avec bourrasques de vent, je me sens plus à l'aise avec. Une PC est moins rigoureuse au niveau comportement routier, elle est plus faite pour une flânerie un jour de beau temps, quand le temps ne compte pas, quand il n'y a pas le stress qu'induisent des conditions de circulation difficiles, un chrono à tenir.

La traversée des Landes de nuit est une aventure, un moment de tête à tête avec les êtres des bois ; c'est qu'il y a du monde dans ces forêts qui jouxtent la route ; un monde animal qui, gêné par l'homme, aime à sortir la nuit et qui traverse cette route qui coupe leur espace en deux. Souvent, on voit des yeux qui brillent dans les bas côté et, bien souvent, viennent à la rencontre de vos phares trop brillants. Certains d'entre nous équipent leurs véhicules de petits ustensiles qui, avec la vitesse du vent, émettent des ultra-sons sensés éloigner la faune de devant la moto lancée dans la nuit. Les discussions sur l'utilité de ces petits auxiliaires vont toujours bon train. Pour cette nuit, j'ai préféré la solution moins stressante de rester dans le sillage vaporeux d'une voiture circulant à vive allure.

Le voyage n’a pas semblé trop long. Les averses annoncées sporadiques étaient bien continues au niveau du Bassin d’Arcachon. C’est quand même avec soulagement que je pousse la Pan dans l’allée jonchée de grosses feuilles de mûriers de la petite maison d’Arès. Je bataille à coups de cliquetis de trousseau de clés et de zébra de faisceaux de lampe de torche avec un cadenas récalcitrant sous une pluie continue ; avec rage mais sans juron, de guerre lasse, je me résigne à laisser la moto dehors dans une nuit sans étoile. Déjà 23h il faut dormir, le chauffage va sécher les gants et les chaussures.

Au lever, bonjour madame la pluie, elle a veillé sur nous toute la nuit. Elle chante maintenant sous les pneus de la Pan. Il me vient en tête les Creedence Clearwater Revival « Have you ever seen the rain ». Une sacrée bonne chanson des années 70, en avant la nostalgie. La pluie cesse par endroit mais de grosses flaques sur la route la rappellent à notre souvenir. Dès que je peux, j’accélère et je constate qu’une moto est beaucoup moins sujette à l’aquaplaning qu’une voiture. Nous arrivons au Verdon bien avant l’heure de l’embarquement.

Il n’y a pas foule ; en attendant, on essaie de faire la part entre le ciel, la terre et l’eau. La pluie a cessé, nous avons même droit à des coins de ciel bleu, couleur qu’on retrouve sur le bateau, sans doute la couleur préférée des marins. La traversée de l’estuaire prend une demi-heure, une demi-heure de cale parce qu’un des marins m’a dit que cela allait bouger durant la traversée et qu’il fallait veiller sur la moto. Je suis resté à côté de la moto, m’accrochant à elle parce que je tanguais plus qu’elle pendant que Chrise jouait à sœur Anne sur le 2° ou 1° pont. Le pont-levis se baisse et c’est Royan et sa cathédrale en béton, nous sommes déjà sur la route de  Saint Georges d’Oléron.

Un pont et ce n’est plus une île. Oléron est reliée à la terre par un long pont depuis 1966 et il n’y a plus le rituel du péage depuis 1991. Oléron de mon enfance c’était vraiment une île, il fallait prendre un bac et le rituel qui allait avec ajoutait un plus à l’excitation de devenir Robinson. Un bac c’est un ersatz de paquebot de grandes croisières. Un bac, c’est l’atmosphère tropicale où par manque de moyens il n’y a pas de pont. Par leur absence, les routes sont moins fières, arrêtées dans leur arrogance par des fleuves impavides. Elles sont obligées d’avoir recours aux bacs comme traits d’union entre deux tronçons. C’est triste pour une route de devoir s’arrêter à un ponton; alors, quand le pont survole les vestiges du vieux ponton…

 

Avec la gentillesse qui le caractérise, Virolo l’organisateur, était venu à notre rencontre. Pcmx5 et Renée étaient déjà là, Les autres sont arrivés bien après. Les retrouvailles se sont faites autour d’une Paella. Certains ont des mascottes, d’autres des Haka. Nous c’est Paella. Celle-ci a été cuisinée par la marraine d’Oléron, un régal. La chaleur de l’insert, l’éther des Pineau blancs et rouges, la rondeur des grains de riz gorgés de saveur, on aurait pu rester tout l’après-midi avec Jean Louis, Jean Pierre, Jean Luc, Jean Claude…et tous ces gens. Mais Virolo avait des choses à montrer, on s’est levé et nous sommes partis faire le tour de l'île à l'endroit.

Une île entre le ciel et l’eau, une île entre phares, mouettes et bateaux. Une île en morte saison, on y respire bien mieux, mais aujourd’hui la pluie a lessivé les odeurs d’iode marine et on ne se sentait pas trop en bord de mer. On a pu rouler tranquillement sur de toutes petites routes qui serpentaient entre le Phare de Chassiron et la Cotinière, bordées à gauche par des marais salants et à droite par des parcs à huîtres. Le phare se trouve à la pointe de l’île, face au grand large. Dans ces lieux de Last End et de Bout du Monde on aime à se projeter de l’autre côté, par ici c’est New York.

 

 

 

 

On s’est promené entre 2 averses, à vrai dire on n’a pas eu tant de pluie que çà. Il pleuvait quand on était à l’abri, dans la maison pendant qu’on dormait ou dans un bar en train de boire un Irish Chocolat, la boisson préférée de Véronique. Il y avait toujours un bout de ciel bleu, apparaissant entre les courses des nuages. Comme souvent en bordure de mer, là haut çà s’agite. Je me rappelle en Irlande, en une minute on pouvait passer de la pluie au soleil puis à la pluie. Nous avons eu droit à de superbes nuages qui crevaient çà et là suivant leurs bons plaisirs; en ce moment  c’est sur Marennes.

 L’île était déjà connue des Romains. Elle était si riche en herbes médicinales et odoriférantes, qu'elle en a pris le nom d'oleron, de "insula olerum", c'est-à-dire île des herbes odoriférantes. Avec 35 km de long ,c’est une grande île, la 2° après la Corse, relativement plate et relativement peuplée même en hiver. Le sel a joué un rôle majeur dans l’économie de l’île; ici on se souvient encore de la révolte de la gabelle. Avec le temps, les marais salants ont peu à peu été remplacés par des parcs à huîtres, des indigènes en Portugaises et maintenant  Japonaises; mais qui ne connaît pas les fines de claires. C’est vous dire si les maisons de pêcheurs prennent beaucoup de place sur l’île et avez vous vu leurs cabanes.

 

 

 

L’île a été une région stratégique et convoitée. Des vestiges de pierres en témoignent. Sous nos pieds, la Citadelle du Château d’Oléron, construction à la Vauban : de lignes droites zigzagantes en rigueurs guerrières, toujours intimidante, à 95% détruite par un bombardement au cours de la 2° guerre. Au loin dans l’eau, le fameux Fort Boyard, prouesse de génie civil dont la construction dura tellement qu’une fois achevée ne répondait plus au rôle initialement dévolu, les canons de guerre ayant entre temps augmenté leurs portées. Encore plus ancien, le  Fort Louvois, surprenamment conservé, faisait également partie de la ligne de défense de ce coin d’Atlantique . Île bien en mer, on trouve son nom dans les « rôles d'Oleron » qui sont des règles relatives au droit maritime qui ont été appliquées sur toutes les côtes d'Europe, de la Méditerranée à la Baltique. Ils ont donné naissance au droit maritime moderne.

Des phares, de l'eau, des mouettes, l'océan quoi. L'eau dans l'air, l'eau dans la mer et l'hiver, qu'est -ce qu'on peut bien faire dans ces étendues sans personne. On se balade, on vagabonde dans les airs, on vagabonde dans sa tête. Vous avez remarqué le nombre d'écrivains poètes par ici? Maurice Renard,  Pierre Loti...L'autre solution c'est de devenir gardien de phare, mais on n'embauche plus.

Sur une île, il y a aussi des histoires de ports, de pêches, de pirates. Il y a un joli bar à La Côtinière, le principal port de l'île. Je me rappelle, avec ma mère, on attendait le retour des bateaux de pêche et alors c'était la ruée vers les paniers de poissons, de crustacés. Les pêcheurs les vendaient à la poignée: les 2 mains formant une écope. On se goinfrait de crevettes et de céteaux. C'était la Côtinière avant le système de la criée.

Déjà la fin du week-end, bien sur c'est trop court pour bien apprécier un endroit. Les gens, leur vie, leur habitat, il y aurait plein de choses à dire.  Sur certains sites, ils parlent des particularités des maisons Oléronaises, sur d'autres de l'histoire de l'île...on reviendra. Ce fut quand même un bien beau week-end, plein de chaleur et de saveur que j'ai essayé de traduire au travers de ce petit reportage.  C'est ce que j'ai vu et retenu, mais faites un clic sur les liens en dessous pour avoir d'autres visions, voir si les autres ont vu la même chose que moi.

 

Sortie à l'Île d'Oléron vue par:

Lerenar:

http://picasaweb.google.fr/lerenar/Oleron_lerenar#

 

Lapouble:

http://picasaweb.google.fr/jeanlucruffier64/WEOLERON?authkey=Gv1sRgCNDZtejMs8OcwQE#

 

Norge65

http://picasaweb.google.com/PATRICK65350/Oleron#

 

Virolo

http://picasaweb.google.fr/aliassemeac/OleronDeVirolo#

 


Mis à jour le Samedi, 25 Août 2012 14:44