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PC2010 en Auvergne
Écrit par Chrise&Semeac   

              Le rassemblement du club, cette année, s'est fait en Auvergne durant le long week-end de l'Ascension du 12 au 16 Mai. Au Club H800PCCF, les rassemblements se suivent mais ne se ressemblent pas. L’an dernier on suffoquait de chaud, cette année, on a eu des records de froid. Mais cette fraîcheur a eu le mérite de rendre la rencontre chaleureuse. Nous sommes, Jeanmarc12, Chrise et moi, arrivés vers la fin de l’après-midi du mercredi dans le brouillard. Celui-ci nous attendait dès la sortie de l’autoroute et, nappant les virages, les contours, les bosses et les creux, il a rendu le lieu encore plus mystérieux. Ceux du Nord et de l’Ouest étaient déjà là, têtes connues dans une foule de pèlerins inconnus, venus en nombre pour le rendez-vous annuel de Notre Dame d’Orcival. Nous, on n’était que de passage  et seulement pèlerins de hasard mais pour un instant, cette ferveur chrétienne nous a enveloppés, comme la brume et comme la nuit, eux durant la procession et nous durant notre réunion.

Accueil à l'entrée principale du village. Merci, nous avons fait un bon séjour. C'est fou le nombre de personnes qui viennent par ici, dans ce trou perdu, qu'on a trouvé par hasard.

La basilique romane "une des plus belles d'Auvergne" dans son écrin vert. La bâche verte rappelle que rien n'est éternel et que les affres du temps rongent tout: le temps, les PCs, les pierres.

Ici, la platitude, ce n'est pas courant ; çà monte ou çà descend, c'est comme les humeurs. Les toits de plates lauzes de la Basilique montent comme de bien entendu au ciel.

A Orcival, c'est plein de lauzes, c'est plein de visiteurs, c'est plein d'hôtels-restaurants avec plein de cachet. Tellement qu'il est difficile de trier parmi les photos qu'on peut prendre.

 

 

 

               A la fin du repas, par la porte vitrée du restaurant, on a vu des gens sortir de la Basilique. Vite vite on a posé les tasses de café et on s’est mêlé au cortège qui s’ébranlait. Dans la foule on était entouré de jeunes, presque que des jeunes, par groupes et tous portant bougies et flambeaux, certains connaissaient ces chants religieux qui anesthésient l’âme. Qui a dit que les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus de valeurs. Ceux qui nous entouraient en avaient assurément. Quand, au détour de ce chemin de croix, j’ai presque buté sur un petit groupe d’adolescents à genoux sur l’herbe mouillée, en prière, ce n’était pas un film et cela m’a surpris de voir cette image du passé pour quelqu’un qui a traversé le présent sans cette sensibilité et eux avec des idées déjà bien ancrées alors qu’ils  sont encore loin de l’autre bord.

Lampe verdâtre païenne contre lucioles jaunâtres des flambeaux de lumière, brume évanescente accompagnant les prières en route vers l'Ether, c'est dans ce cadre que nous suivîmes Marie portée par quatre gars.

Les prières alternent aux chants, les chants aux prières. On peut rester silencieux, on ne peut rester insensible.

La Madone des Gitans était portée par de belles voix accompagnées de trois ou quatre guitares. L'église catholique ne se rend pas compte que la ferveur peut-être sublimée par une bonne musique.

Et la ferveur, il y en avait, presque douloureusement portée par certains. Qui sait ce qui se cache au fond des âmes, tout ce qu'on a pu draguer dans toutes les méandres d'une vie.

Quand au détour de ce chemin de croix, j’ai presque buté sur un petit groupe d’adolescents à genoux sur l’herbe mouillée, en prière, ce n’était pas un film et cela m’a surpris de voir cette image du passé pour quelqu’un qui a traversé le présent sans cette sensibilité et eux avec des idées déjà bien ancrées alors qu’ils  sont encore loin de l’autre bord.

 

 

 

               Les cloches de la Basilique réveillent pour 8h. La bonne heure pour un parfait repos du corps après un périple routier. Avec plaisir, on retrouve les autres déjà attablés, les bols fumants et les bons croissants tout frais. Le froid nous a particulièrement fait apprécier l’hôtel Notre Dame, les chambres confortables, la douche bien chaude du matin. L’accueil de l’Hôtelière a été digne d’éloges, elle n’a pas arrêté de se plier en quatre pour nous rendre le séjour agréable, qu’elle en soit ici remerciée. Pour la nuit du mercredi où, au vu du nombre de gens on pouvait craindre pour nos motos, elle s’était débrouillée pour trouver une cour chez une voisine. Tous les soirs, un copieux plat régional nous attendait et c’était repus que nous visionnions les souvenirs de Chine, d’Egypte, du Maroc et d’ailleurs, certains, peut-être plus gavés, se sont laissés aller à rêver de leurs propres souvenirs.

Après un bon petit déjeuner, tous les jours sur les coups de 9h30 nous entamions le programme concocté par les 2 Jean Pierre organisateurs, ces derniers qui avaient placé la barre si haut, étaient désolés d'avoir un ciel si bas.

L'hôtel est juste en face de la Basilique. mais tous les hôtels sont en face de la Basilique; on vient ici pourquoi d'après vous. Tout le groupe  recommande à tout le monde cet hôtel et son adorable patronne Marie-Laure

La cour de la boucherie du village où nos motos ont pu échapper à la bousculade. Un grand merci également à son aimable propriétaire. Il n'y a pas à dire, à Orcival, il y a des gens serviables. Vous remarquerez une PC voilée, son propriétaire ne sait sans doute pas qu'il est sur les terres d'Hortefeux.

Quand je vous disais qu'on était soigné aux petits oignons...et aux gâteaux. La cuisine auvergnate c'est du costaud, il faut aider le corps à lutter contre le froid: Pomme de terre à toutes les sauces et à toute heure, Truffade, Potée, Chou Farci, Tripoux allégés de pieds de cochon. Heureusement que la liqueur de Gentiane ou celle de Marrons aident à faire passer le tout.

 

 

 

               Avec la fraîcheur, les démarrages de la PC étaient laborieux, il fallait absolument le starter. Le terrain tout en pente, ne facilitait pas la vérification des niveaux d’huile. Mon huile 10W60 n’était pas de saison et avait du mal à sortir du goulot. On se croyait en hiver, mais cela n’arrête ni les rassemblements de motos ni ceux des voitures anciennes. On a  même salué une vénérable Rolls-Royce. Les conditions difficiles ont toujours fait se serrer les coudes ; sous les tropiques tristes on prend l’habitude d’écarter ses doigts de pieds tout seul sous un filao. Ma belle-mère avait l’habitude de dire qu’il n’y a pas de Samedi sans soleil et le soleil a daigné sortir,  pâlot mais il nous a fait un Vé motard.

Quand le ciel bas et lourd vous tombe sur la tête en ces lieux d'âmes gauloises hantés,  vous serrez bien le guidon, vous rentrez vos pieds et suivez vaille que vaille les sillons que ceux de devant ont tracés.

L'Auvergne est une terre de motards, ce n'est pas moi qui le dit mais le dépliant touristique. Nous avons rencontré de petites bandes de motos mais beaucoup n'étaient pas du 63.

Vénérable mamie que seuls les connaisseurs peuvent nommer. La  Spirit of Ecstasy sur le sommet atteste la lignée. La passagère, bien sûr à gauche, m'a rendu mon salut lorsque nous nous sommes croisés. Rolls et PC même bord?

Le soleil faisait le guet derrière les créneaux du Château de Tournoël. Il devait porter un heaume mais cela nous a quand même mis du baume au coeur

 

 

 

               Les paysages d'Auvergne ressemblent beaucoup à ceux des contre-forts des Hautes Pyrénées. C'est moyennement peuplé et c'est plein de chlorophylle, c'est plein de coins et de recoins dans les creux de vallons, c'est plein de cols et de sommets légers. On peut voir de loin comme on peut avoir la vue bouchée ; l'eau court partout en rivières vives sauf dans le méandre surprenant de Queuille qu'on voit plutôt dans les plaines paresseuses. Les maisons se ressemblent mais on remarque un peu plus de châteaux en ruines qui font dire que l'histoire est, ici, un peu plus chargée, comme par exemple à Gergovie   Il paraît qu'il y a une longue chaîne de volcans à la queue leu leu et des lacs de cratères bien ronds et bien mystérieux ; le brouillard nous pas permis de les voir. Ici aussi les pneus des motos ne peuvent s'user carré et les routes sont des invitations aux roulages. L'office du tourisme édite une brochure "L'Auvergne à Moto" avec "18 voyages inoubliables au coeur de votre passion" avec pour préface: "L'Auvergne, paradis du motard où volcans, rivières, lacs et vallées ont façonné un paysage époustouflant..."

C'est très vert, c'est plein de chlorophylle. Pourtant les coccinelles rouges, bêtes à bon Dieu, n'annoncent elles pas le printemps?

Tout au long du chemin, on voit toujours devant ou derrière des gentils monts, qui sont bien sûr des vestiges de volcans. Ici vous ne pouvez pas vous tromper, quand vous voyez une motte de terre, c'est forcément un ancien volcan.

Des routes noires dans un écrin vert...Le noir et le vert... c'est aussi beau que le rouge et le noir.

Un Jeanmarc12 dans un virage c'est un peu comme un poisson dans l'eau. La PC penche et frétille, il n'y a que le deuxième mot qui pêche un peu.

Il ne faut pas croire que les virages ne tournent qu'à gauche...je dois avoir une épaule gauche plus basse ou ma photographe-passagère a un penchant pour la gauche.

Le Printemps est quand même une belle saison. c'est bucolique à souhait. Vous êtes en Pays de Combrailles, pays des Fades,  des gorges de la Sioule, de Montfermy et de Chouvigny, le pays a un joli nom, ses villages aussi: Bourg-Lastic. Queuille, Pontgibaud.

Les trains n'aiment pas les gorges. On dirait du Eiffel, mais ce n'en est pas, mais c'est du tout droit. Le Viaduc des Fades (Fées en patois local) est le plus haut Viaduc ferroviaire d'Europe.

Le pont de l'autoroute n'est pas mal non plus, les piliers sont impressionnants. à vous donner le torticolis.

La pierre des maisons est très noire. et beaucoup de maisons sans grand cachet. Cela ne se voit plus mais il paraît qu'il n'y a encore pas très longtemps, c'était dur de vivre par ici, ce qui explique le nombre d'Auvergnats partis sur Paris.

La vierge de Monton fait face au monument commémorant Gergovie, chacun sur sa colline. Blanc face au noir, mais grandioses tous les deux.

Gergovie voilée de mystère...était ce bien là, le lieu mythique où des Gaulois bagarreurs mirent l'armée de César en retraite? Ce n'était que dans l'ordre des choses, s'il faisait le même temps, pauvres Latins noyés dans de la purée de pois épaisse.

Le chateau Rocher près de Menat ou ce qu'il en reste. Ceux qui habitaient là avait une sacré belle vue sur tous les alentours.

Virage tiré à quatre épingles sur fond de barrage, çà ressemble furieusement aux Pyrénées. mais ce n'est pas les Pyrénées

Pommier d'Auvergne imitant la neige, ou neige tardive voulant concurrencer les fleurs de pommiers? C'est selon, l'un des deux n'est pas de saison.

Un peu de la chaîne des volcans, mais rien à voir avec certaines photos où ils forment la chaîne. je me demande sous quel angle les photographes ont pu la prendre.

La neige en fond au joli mois de Mai, vers Superbesse, il neigeautait . Mais pourquoi ils parlent tous de réchauffement planétaire?

Les vaches d'Auvergne mais peut-être d'origine Normande, Saint Nectaire, Fourme d'Ambert, Cantal et Salers, Bleu de Laqueuille...tout est vachement bon.

Quand je vous disais que c'était bucolique, même les Coster Roller se laisseraient aller à cacher leurs tatouages pour conter fleurette.

Cascade à côté de Montfermy. çà et là, des pêcheurs de tout poil traquent la bête, Ils n'ont pas daigné nous voir, nous on a vu  un beau coin. 

Tous en admiration au méandre de Queuille, à photographier la belle luette verte située tout en bas, tout en bas, de combien de mètres avez vous dit déjà?

Ne vous fiez pas à la photo, il fait 2° et il n'y a personne dans l'eau. Les barques sont au repos, l'air est cristallin. Le lac Pavin, un lac de cratère caractérisé par un périmètre rond et des berges escarpées qui plongent à pic à -90m

Il faisait tellement humide qu'on a même vu un couple bien assorti de Tritons ou de Salamandres. Couleurs flashy pour sortir de l'ombre.

Dimanche alors qu'on a eu la plus belle matinée du séjour, c'était déjà l'heure du départ. Une dernière sortie pour le Musée de la Pierre, un dernier repas chez Marie Laure, nous reprîmes la route qui pour le Sud, qui pour le nord, et surtout, on s'est tous dit " rendez-vous au PC2011" enchantés de ce bon séjour.

Un dernier souvenir qu'on a emporté dans nos valises pour pouvoir faire revivre ces quelques jours dès qu'il fera beau parce que les manches sont courtes.

 

Mai 2010, Tarbes/Orcival/Tarbes: 1610kms.