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Andalousie, je me souviens.
Écrit par Chrise&Semeac   

 


 

Dans le guide le Petit Futé sur l’Espagne, l’Andalousie est le pavé le plus gros et de loin, bien devant Madrid et sa région, la Catalogne et le Pays basque. On peut conclure que la région Andalouse est un incontournable de l’Espagne. C’est un coin d’Europe pour nous encore inconnu. Cela tombe bien parce qu’on est au mois d’Avril et qu’en cette saison, pour les sorties à moto, nous avons encore tendance à regarder vers le Sud et l’Al Andalus se situe tout au sud de la péninsule.

Pour arriver à bon port, il nous faut traverser toute l’Espagne. De plus en plus, les longs voyages m’effraient quelque peu, et ce, quel que soit le moyen de transport, surtout avec l’avion. En moto, je supporte maintenant difficilement plus de  500 kilomètres de roulage soutenu d’affilés. A cette distance, se trouve Teruel et ses amants ou Albarracin et ses murailles. Ce sera Teruel à l’aller et Albarracin au retour. 

 

 L’Andalousie se situe à plus de 1100kms de Tarbes, le différentiel de climat et de température est rude : 15° à Tarbes dans la journée, pour atteindre 33° à Séville en passant par 5°ou 6° au tunnel d’Aragnouet-Bielsa. Sur une moto l’emport de bagages est limité et cette différence de climat n’arrange pas nos affaires quand il faut, et prendre les affaires de montagne et celles de la mer. Il faut tenir 15 jours, même s’il n’y a pas de tente à emporter, il faut amener avec soi beaucoup de choses. Nous avons eu très chaud sous le blouson et le top-case s'est déformé pour y avoir entassé nos pulls. J'ai pu constater la solidité du matériel BMW, les valises sont vraiment solides, bien plus que top-case de marque GIVI.

  

 

 Notre entrée en terre andalouse se fait par le parc naturel de Cazorla. Les 3 étoiles décernées par le guide nous semblent un peu exagéré. C’est vrai que la vue sur l’Embalse del Tranco de Beas depuis le Mirador de Hornos vaut le détour. La route qui virevolte sous les pins en longeant le lac est reposante. Mais le dépaysement n'est pas flagrant mis à part la couleur de l'eau. En Espagne, du nord au sud, ils utilisent le même nuancier, on le constate dès les premières embalses dès que l'on franchit les Pyrénées.

 

 

 Notre première halte andalouse s’effectue à Ubeda. C’est vraiment là que commence le pays des oliviers. En beaucoup d’endroits, il n’y a qu’eux, en forme de boule vert grisé. Il n’y a pas de place pour les autres espèces d’arbres. Souvent, le moindre recoin est planté, le moindre mont est squatté, tout le paysage en est recouvert. Quand ils s’agglutinent sur un mont, rangés, bien ordonnés, à égales distances les uns des autres, la terre blanche ou rouge à leurs pieds comme peignée par les herses, on croirait voir des tableaux de peintres.

 

Ubeda, Jaen et Bailen forment le triangle d’or de l’huile d’olive. Quand vous traversez cette région, son odeur entêtante vous empreigne jusqu’à écœurement. C'est une région bien industrialisée, quand çà et là, surtout du côté de Bailen, de grosses cheminées opacifient l’air à longueur de temps, l'éther devient passablement palpable et vicié . Ubeda est un peu épargnée, elle se fait remarquer par ses pierres blondes d'une facture Renaissance bon chic-bon genre. Ubeda est en hauteur, d'en haut on peut voir les grandes étendues d'oliviers tout autour.

 

 

 Atteindre l’hôtel n’a pas été facile, comme à chaque fois  quand ces derniers sont situés au cœur de la vieille ville. Mais pour ne pas avoir à marcher et surtout sentir la vie intime de la cité, rien de tel qu’une place dans les vieux quartiers. Le travail du GPS n’étant pas aisé dans cet écheveau de ruelles étroites et encaissées, on lui pardonnera de nous avoir fait prendre des sens interdits et sauter des trottoirs. Le stationnement et le parcage des voitures y est problématique. Notre hôtel avait une solution élégante: vous présentez votre véhicule devant une sorte de vitrine qui s'escamote découvrant un ascenseur qui amène votre véhicule à un étage inférieur.

 

 Un petit détour dans la Sierra Subbética pour atteindre Cordoba. Les oliviers se font plus rares. Cela monte et descend dans ce massif dominant les plaines environnantes. Nous avons grimpé jusqu’à l’ermitage de la Virgen de la Sierra pour voir à 360°. La route qui y mène est sympathique et là-haut un charmant coin pique-nique aménagé tout en mobilier cro-magnonesque vous y attend. Iznajar pas loin mérite également toute votre attention, il est à côté d'une magnifique embalse.

 

 

 A Cordoba, nous étions installés au plus près pour avoir accès à tout, à pieds. La douche prise, nos pas se dirigèrent vers le Pont Romain et la tour de la Calahorra. Le pont fait très neuf, il est entièrement dévolu aux piétons, il enjambe le Guadalquivir, pas virulent à cette époque de l’année, avec des îlots entre une multitude de bras. Il reste une seule Noria qui témoigne de la maîtrise du travail de domestication de l’eau par les Arabes. Il y a d'autres vestiges qui font penser qu'il devait y en avoir plusieurs.

 

 

 La tour de la Calahorra située à l’autre bout du pont est très intéressante à visiter avec un audioguide. On y apprend plein de choses, entre autres sur la coexistence harmonieuse entre Arabes, Juifs et Chrétiens, sur le visionnaire roi de Castille et de Leon, Alphonse X … qui m'a quand même laissé perplexe, quand on peut lire ici ou là au sujet des taxes religieuses, les quartiers par sensibilité religieuse juxtaposés, les métiers réservés, les Mozarabes, la Reconquista. L'apport scientifique des Arabes est bien moins discutable.

 

 

 Mais Cordoba c’est surtout la Mezquita. Ses 1000 colonnes soutenant ces arches bicolores m’ont impressionné. Une autre vision des lieux de réunion de ferveur, bien différente de celle des catholiques souvent autrement moins humble. Une vision épurée, d'une superficie étonnante. La communauté de fidèles d'alors devait être énorme. Le figuratif n'étant pas permis, les artistes ont digressé sur les lignes, les figures géométriques.  C'est sobre mais cela impose le respect. Cela fait penser aux coiffes des Pharaons, une autre grande civilisation. S’il y avait une seule image que je retiendrais de l’Andalousie, ce serait celle-ci.

 

 

 Pas loin de Cordoba, se situent les ruines d’une ancienne cité prospère : la médina Azahara. Je n’ai pas trouvé le détour intéressant, peut-être à tort. Le fier château d’Almodavar del Rio sur son piton ne m’a pas plus inspiré. Durant cette journée, je voulais surtout voir les Minas de Riotinto avant de revenir sur Séville avant la nuit. Ce sont des mines à ciel ouvert avec une piste en colimaçon descendant vers le fond de la terre. Le travail des hommes sur des millénaires a profondément modifié le paysage. La concentration des minerais pare la terre de couleurs extraterrestres.

 

 

 

 J’avais été attiré par les photos d'une rivière rouge vues sur un magazine et d’un trou circulaire avec des ronds concentriques et en fond un lac circulaire noir qui me faisait penser à un œil de caméléon. Sur place, j'ai eu l'impression de ressentir la chaleur des hauts fourneaux, le salaire de la peur et un fond de Germinal, mais malheureusement, le train minier pour la visite ne démarrait la saison que la semaine suivante. Je n'ai pas eu droit à l'oeil noir de Caïn. Je suis resté longtemps devant cette gare fermée à regarder couler le sang de la terre.

 

 

  Sevilla, capitale de l’Andalousie est incontournable. Nous y avons consacré 2 nuits. Les promenades dans le barrio Santa Cruz sont bien agréables, à lorgner les frais patios dont les portes restent ouvertes avec souvent une grille toutefois et deviner ce qu’il y a derrière l’autre porte, celle qui mène à l’habitation. Bien sur à Séville, il y a la Giralda, de construction arabe qui jouxte l’énorme cathédrale. Grimper tout en haut de la Giralda se fait avec une grosse surprise : il n’y a pas de marches à gravir.

 

 Aujourd’hui, grosse journée : le circuit des villages blancs mentionné sur le guide. Après quelques jours passés en Andalousie, on est un peu étonné vu qu'ici tous les villages sont blancs. Le premier de la liste est Arcos de la Frontera, bâti sur un bord de précipice. Les anciens Andalous aimaient les situations dominantes. Configuration classique de ces villages: l'église en haut et dégoulinant sur les flancs du piton la crème blanche des maisons. Oubliez les conceptions haussmanniennes, ici, tout n'est que détours, étroitesse et intimité.

 

 Un village blanc, invariablement s'accroche à un piton plus ou moins haut. Les pentes des ruelles pavées sont plus ou moins fortes. Je me demande comment se comporterait ma vieille Pacific Coast 800 si elle avait à gravir pareilles pentes. Je me demande comment se comportent les moteurs à refroidissement à air avec la chaleur de l'effort et la température ambiante. L'avantage de ces points culminants, c'est la vue. Du haut de Zahara de la Sierra on reste scotché.

 

 Un village plus pittoresque que les autres, c'est Setenil de las Bodegas avec des maisons ayant pour toit un bloc rocheux. Il paraît que les maisons troglodytes sont rares par ici, on en voit davantage du côté de Guadix. Des hirondelles nichent au plafond, ne semblant pas être dérangées par le brouhaha ambiant de la clientèle installée à l'ombre des roches. Les places sont chères, il faut dire qu'on y était un jour férié. Le parcage et la circulation plus que difficile, heureusement qu'on roulait à moto.

 

 Le fameux pont de Ronda vu d'en dessous, où il y a moins de monde. En haut, c'est l'enfer de la foule. De plus dans les rues tout autour du pont, on ne peut pas se garer. Une petite route étroite, pavée très grossièrement y descend, 100 mètres plus bas. Pour remonter, ayez un gros moteur et un bon embrayage. Tout le temps de la remontée, j'ai prié pour qu'aucune voiture ne descende, parce qu'alors, le face à face aurait été scabreux. A Ronda il y a une arène célèbre, nous sommes juste passés devant, n'ayant pas d'attirance pour les corridas.

 

 Un autre village blanc dont je ne me rappelle plus le nom. Les fabricants de peinture de façade en Andalousie font dans la monoculture. Les ruelles sont bien sur tortueuses, en pente, pavées, calquées sur les médinas situées de l'autre côté de la méditerranée. Les voitures ont du mal à s'adapter. Heureusement, la route contourne souvent ces villages. N'y entrent que ceux qui veulent bien s'y aventurer. Les habitants sont également moins dérangés. Les villages n'en sont que mieux préservés.

 

 La fin de la journée se termine à Algesiras, porte pour un autre continent. La ville n'est pas très belle et la présence du port interlope indispose mais Algesiras est en face de Gibraltar, il y a le Rocher pour toile de fond. Je ne voulais pas aller à Gibraltar, je voulais seulement voir les rayons du soleil couchant embraser le Rocher. C'était sans compter avec les nuages de pollution. Notre hôtel avait une terrasse donnant sur la baie. Le soleil déclinait doucement, je n'ai pas réussi à avoir une photo avec un meilleur rendu malgré toute ma patience.

 

 

 Un autre aspect de l'Andalousie et non des moindres pour les touristes en général et les retraités de l'Europe du nord, c'est son bord de mer avec des noms mythiques comme Malaga, Marbella. D'Algesiras nous remontons la côte de ville côtière en ville côtière. Elles se touchent presque toutes. La cote est bien occupée et c'est très bétonné. La plage de Marbella n'est pas très large, le sable est triste, l'eau pas très claire, mais il y a les palmiers, le confort des transats et la richesse des belles maisons. Est ce quelqu'un peut m'expliquer les raisons d'un succès.

 

 Après Marbella, retour dans les terres voir le défilé de Los Gaitanes, pas vraiment spectaculaire sauf si on doit passer sur la passerelle qui surplombe le vide tout là-haut; ce n'est pas autorisé pour des raisons évidentes de sécurité. C'est surtout la couleur de l'eau qui étonne, elle n'est pas bleue comme ailleurs mais verdâtre. Pas loin on retrouve la couleur naturelle des embalses d'ici, dans celle del Conde de Guadalhorse. J'ai trouvé toutes les embalses belles.

 

 

 Plus au nord-est, pas loin d'Antequerra, un site Karstique: Torcal d'Antequerra. Imaginez un chaos de pierres grises, avec des formes variées quelconques, faisant souvent penser à des silhouettes de personnages ou d'animaux, mais ces blocs sont tous formés par des plaques superposées à la manière des objets obtenus par stéréolithographie. Cet empilement de couches disjointes est dû aux gel. C'est étonnant, c'est particulier, c'est la première fois que je vois un tel paysage.

 

 

 La fin de soirée  nous voit du côté de Comares. Le paysage du côté de Comares nous a séduit. Nous avons fait une longue halte sur un sommet pour apprécier le tableau. Le paysage est vallonné et présente de multiple lignes de crêtes mais c'est surtout les couleurs qui, combinées aux grands espaces, donnent cette harmonie. La terre andalouse et même espagnole en générale vire souvent au rouge. Toute la palette: du rose au rouge sang en passant par  le vermillon, l'alizarine et le carmin. L'absence de végétation, très fréquente, fait qu'on le remarque. L'association rouge et vert tendre de l'herbe est d'une grande beauté.

 

 

 La feuille de route du jour: Comares direction Cabo de Gata en passant par les Alpujarras. Sur la route, il y a aussi Nerja où est située la plus grande cueva d'Europe. On n'avait pas le temps, il fallait faire des choix, nous sommes passés à côté. Juste une halte photo pour l'aqueduc dont la couleur non originelle sans aucun doute, fait pas sérieux.  C'est toutefois une jolie pièce montée. Dans un deuxième voyage, nous ferons impasse sur les Alpujarras pour rester un peu plus longtemps à Nerja.

 

 

 Les Alpujarras, arrivés en fin de séjour, ne nous ont pas marqués, habitués que nous sommes des routes de montagne. En descendant dans la plaine un peu avant Alméria, il y a plus de surprise. De loin on pense voir une mer de sel. En s'approchant, on constate que c'est moins naturel. Cette couleur blanche est due aux serres en plastique qui recouvrent tout l'espace. Mais le terme de mer est adéquat. Il n'y a pas d'arbres, de forêts pour donner des trouées de couleur dans cette masse blanche. D'un côté il y a la mer, de l'autre la montagne elle-même un peu entaillée par ci et par là. Quelques maisons quand même pour abriter les gens, des usines de plastiques, de conditionnements, de produits phytosanitaires. On a fuit vers plus loin, vers le parc naturel de Cabo de Gata.

 

 Là on revit, mais la nature n'est pas plus accueillante que çà. C'est désolé, c'est aride, c'est désert, on voit pourquoi le problème de la gestion de l'eau douce est un souci majeur en Andalousie. Mais Le paysage est beau, la mer est belle, j'ai pris mon premier bain de mer de l'année.Pour ceux qui aiment le calme, c'est parfait. Je me demande comment est le coin en plein mois de Juillet. Un peu en retrait, subsistent des moulins à vent, c'est donc un coin venteux mais que peuvent ils bien moudre n'ayant pas de champs de blé à côté?

 

 

 

  Pour rallier Granada, en chemin, il y a le désert de Tabernas et les maisons troglodytes de Guadix.  Le désert est traversé par une voie rapide à 2 fois 2 voies. La vitesse, le confort de la moto, le nombre de voitures qui nous doublaient et toutes celles que l'on croisait ont tué toute notion d'aventure, de rêve et d'inspiration de petit Prince à la Saint Exupéry. C'est morne, c'est monotone mais le désert est quand même très aride. Nous avons fait un crochet par le village de Tabernas. Un peu avant d'y arriver, nous avons croisé un cow-boy, juché sur son cheval, immobile sous le soleil de plomb, attendant les hypothétiques clients pour une visite d'un vrai village du far-West américain.

 

 

 Le joyau dans notre guide, Granada et son Alhambra, nous l’avons gardé pour la fin du séjour.  Al Hambra, la Rouge, fière capitale de la dynastie Nasride, a réussi à se parer d’un engouement mondial. Vous avez intérêt à réserver vos billets longtemps à l’avance si vous ne voulez pas faire la queue au guichet. C’est un palais arabe très bien conservé, de facture Arabe que je qualifierais de classique et je n’ai aucune connaissance dans ce domaine. Si vous cherchez autre chose, l’originalité au-dessus du lot, la grandiloquence, la richesse des matériaux vous allez être déçus. C’est selon son concepteur, surtout le jardin, une approche du Paradis.

 

 Autour de l'Alhambra, les ruelles sont agréables à arpenter, surtout dans le vieux quartier de l'Albaycin mais il faut avoir de bons mollets. Les dénivellations avec la chaleur estivale donnent vite des suées. Les ardeurs du soleil sont estompées par la hauteur des murs, l'étroitesse des ruelles, et la cervesa glacée servie aux terrasses. Ces murs blancs sur ce fond bleu donne une impression de netteté. De beaucoup de ruelles, on a la vue sur l'incontournable Alhambra.

 

 

En haut, notre peine est récompensée sur la place San Nicolas. Une bien belle halte et il y a foule. Tout le monde reste longtemps devant ce panorama qui se déroule, il y a plein de gens qui posent pour la postérité et pas seulement les Chinois. L'ambiance est bon enfant, pas d'affaire traumatisante possible, la police veille. C'est incroyable cette présence des forces de l'ordre espagnoles, surtout ici à Grenade. C'est à croire que l'état ou la commune voulait endiguer la montée du taux de chômage, un des plus fort d'Europe. C'est de là que la vue de l'Alhambra est la plus forte avec en fond la Sierra Nevada enneigée. Cette vue là doit être la photo de Grenade la plus diffusée vu les millions de touristes qui sont passés ici.

 

 

 Jouxtant la cathédrale, le quartier de l'Alcaiceria est une reconstitution de souk en plus clean, plus aseptisé. Un tout petit souk tout de même, vous aurez du mal à vous y perdre. . Les incendies aseptisent tout; avant le gros incendie qui a détruit le toit qui recouvrait la ruelle, sans doute que c'était plus comme là-bas, plus coloré, plus épicé; je n'ai pas trouvé d'âme à ce lieu. Mais ce sont les mêmes babouches que de l'autre côté du détroit et les sacs sentent autant le chameau, le marchandage en moins.

 

 

 Je ne sais plus où, on peut lire: Fais lui l'aumône, femme, car rien n'est plus triste dans la vie que d'être aveugle à Grenade...Heureusement que je ne suis pas aveugle et j'ai vu, peut-être pas la plus belle chose au monde, mais plein de belles choses. Sur un forum, un Marocain écrivait: à Grenade, mes ancêtres ont laissé des merveilles. Les Rois Catholiques eux-mêmes n'ont pas osé faire détruire, sans doute, eux-mêmes ont été impressionnés.

Le Corral del carbon et sa décoration que je qualifie de facture arabe, où tout est dans le détail.

 

 

 A côté la Cathédrale joue dans un autre registre. Les piliers sont éléphantesques par rapport aux colonnes graciles. Le faste, l'or, le marbre tentent d'éclipser le stuc, la terre et la brique. En rentrant dans cette cathédrale, on se sent simple humain, écrasé par ces forces qui nous dépassent, cette puissance de l'autorité royale et divine. En juxtaposant aux édifices arabes leurs églises, ils ont voulu que chacun compare, se fasse son opinion. Il manque à cette cathédrale un peu d'espace, elle est trop cernée par les maisons tout autour.

 

 

 

Impressions:

 De tous les peuples qui sont passés sur cette terre andalouse, ce sont les Arabes qui ont laissé l'empreinte la plus forte. Cela se sent dans les villages qu'on traverse, cela se voit dans l'architecture de beaucoup de demeures. L'art de vivre autour du patio a des relents de riad. C'est plus policé que de l'autre côté du détroit mais on sent bien le cousinage. Mais ici on voit que c'est plus catholique, par la présence des processions religieuses qu'on ne voit plus en France. Nous avons été pris, un jour, dans un cortège. Les tambours martelaient des coups de canons dans la petite ruelle, les nuages d'encens flottaient dans l'air, Marie sur son trône fendait la foule portée par une troupe cachée sous des tentures. C'est en voyant un bout de cadre et surtout la multitude de pieds en baskets sous les plis du drap, qu'un mystère s'est levé sur un spectacle vu un autre jour, d'une troupe identique à l'entraînement.

 

 

 

 Le paysage est quand même varié entre les différentes contrées. C'est généralement plutôt sec, mais il y a beaucoup de plans d'eau et pas mal de systèmes véhiculant le précieux liquide. Les cactus sont bien là mais pas si envahissants que çà. On a bien vu les mythiques taureaux d'acier noir sur les sommets des collines. On était en Avril/Mai et les thermomètres affichaient plus de 30°C à 20h lorsqu'on arpentait les rues. Qu'est ce que cela doit être en été. Nous calquions notre rythme à ceux des autochtones: sieste vers 15h et repas du soir vers 21h.

 

 Nous n'avons pas croisé beaucoup de motos, mais des panneaux peu explicites. Les autoroutes pour la plupart non payantes sont limitées à 120 Kms/h, les grandes routes à 100. Beaucoup de routes, construites au temps de la manne européenne sont entrain de se détériorer alors que cette dernière est entrain de disparaître. La remise en état ne se faisant pas, il est parfois difficile de rouler à ces vitesses. Les routes en dehors des axes touristiques présentent toutes des affaissements plus ou moins spectaculaires. Une fois il a fallu rebrousser chemin.

 

 

 

 

 Nous avons goûté aux différents poncifs andalous: La cervesa est souvent servie avec des tapas, surtout ne pas s'en priver, c'est compris dans le prix de la cervesa. On peut faire un repas uniquement avec des tapas, en Andalousie c'est plus complet et plus copieux que les pintxos du pays Basque. Je n'avais jamais trouvé le gazpacho bon, ici j'ai changé d'avis. Le Flamenco: extrêmement physique, les danseurs se donnent à fond, c'est pas étonnant qu'on puisse trouver des cas de transe. Mais dans notre cas, je n'ai pas ressenti de communion Danseur/public.

 

 

 

 Le triangle Cordoue, Grenade, Séville est incontournable, surtout Cordoue, pour l'art arabe. Le paysage des oliviers à perte de vue est incroyable. La mer blanche des  serres en plastique est intrigante. Les nombreuses plages sont très certainement un atout. La région de Riotinto n'est pas assez exploitée au niveau touristique. L'Andalousie est une région qu'il faut avoir vu. Sur le chemin, nous avons entre-aperçu une région intéressante: celle de Téruel et Albarracin qui mérite une confirmation.

 

 

Hébergement:

Hôtel  ORIENTE (Av Sagunto,7, Teruel) (TB, calme, un peu excentré mais pas trop, nous sommes allés à pieds au centre ville, Garage fermé, Restaurant et petit déjeuner pas terrible)

Hôtel ROSALEDA Don Pedro (Obispo Toral, 2, Ubeda) (Super, beaucoup d'espace, de la classe, calme, en plein centre, ruelles étroites pour y accéder, Garage fermé avec ascenseur pour le véhicule, restaurant correct et pas cher, petit déjeuner très correct. Le plus bel hébergement de notre séjour.)

Pension CIBELES (Cara,12, Cordoue) (Nous ne conseillons pas, petit, propreté juste, bruyant, pas de fenêtre sur l'extérieur, pas de parking, un peu cher pour les prestations, mais situé au plus près des lieux de visite.)

Hostal SIERPES (Corral del Rey,22, Seville) (Correct, vieil hôtel qui mérite une restauration, Maître d'hôtel très serviable, petit-déjeuner répétitif (toujours pareil), situation centrale donc difficile d'accès, garage fermé.)

Hôtel MIRADOR (Carretera Rinconcillo, Algesiras) (Bel hôtel, chambre donnant sur une grande terrasse avec vue sur la baie, garage fermé, Restaurant très correct mais prix en conséquence, peu bruyant)

Guesthouse CASA del MOLINERO (los Chamizos,6, Comares) (Chambres d'hôtes, tenu par des Suisses parlant français, très calme (campagne) belle vue sur les alentours de la terrasse (piscine), solide petit déjeuner (confiture maison) pas de parking, introuvable avec un GPS)

Hôtel BLANCA BRISA (Isla Santa Elena,1, Cabo de Gata) (Correct, à 300m de la plage, calme, restaurant et petit déjeuner correct, garage fermé)

Hôtel Granada CENTRO (Navarette,7, Grenade) (au centre, correct, un peu bruyant, climatisation ne fonctionnant pas toujours, garage fermé une ou 2 ruelles plus loin, pas de restaurant ni de petit déjeuner)

Hôtel DONA BLANCA (Llano Arrabal,10, Albarracin) (Super, très calme, soin du décor, petite terrasse avec vue sur la muraille, parking privé mais non couvert, pas de restaurant mais petit déjeuner servi en chambre (un peu cher)

Périple:

4025 Kms avec la K1200GT, 15 jours fin Avril début Mai 2014, beau temps tout le temps sauf au départ de Tarbes avec un temps légèrement humide.